Un moyen rapide et efficace de transformer les aliments en carburant

Traduction de Melanie Beauchesne

Environ un tiers de la nourriture produite dans le monde aujourd’hui est gaspillée. Cela comprend tout, des fruits et légumes qui pourrissent dans les camions pendant le transport, à la viande qui ne se vend pas dans les supermarchés, aux restes de table à la maison et dans les restaurants. Cette nourriture gaspillée est une ressource énergétique inexploitée.

Des ingénieurs de l’Université Cornell ont mis au point un moyen rapide et efficace pour convertir les déchets alimentaires en carburant. Leur processus en deux étapes, détaillé dans la revue Bioresource Technology, extrait presque toute l’énergie présente dans les aliments mis aux rebus.

Les aliments jetés gaspillent les terres, l’eau et l’énergie, tout en produisant des émissions de gaz à effet de serre inutiles. Mais les restes de nourriture sont riches en carbone. Si seulement une partie des aliments gaspillés était utilisée pour produire de l’énergie, elle pourrait produire suffisamment de carburant pour chauffer des maisons et alimenter des véhicules, tout en réduisant leur quantité sur les sites d’enfouissement.

Il existe maintenant des centaines de systèmes industriels de transformation des déchets en énergie à travers le monde. Ils utilisent généralement des digesteurs anaérobies, dans lesquels les microbes décomposent la matière organique et la transforme en combustibles tels que le méthane, le biodiesel ou l’éthanol. Mais le processus prend plusieurs semaines.

L’équipe de Cornell a ajouté un processus appelé liquéfaction hydrothermique avant la digestion anaérobie. L’étape de liquéfaction implique la cuisson sous pression des déchets alimentaires à des températures de 200 à 350 °C et à des pressions de 2 à 20 mégapascals (MPa).

Dans leur test de laboratoire, les chercheurs ont utilisé un mélange de sucres, de protéines et de graisses comme substitut aux déchets alimentaires. Ils ont obtenu deux produits comme résultat. L’un était un pétrole biologique, qui peut être raffiné pour fabriquer un biocarburant liquide. L’autre était des eaux usées contenant du carbone organique dissous. Les microbes peuvent digérer ce déchet aqueux et le convertir en biométhane en quelques jours.

Les chercheurs ont constaté que des températures plus élevées entraînaient une plus grande quantité de pétrole biologique et une phase aqueuse plus difficile à biodégrader pour les microbes.

La combinaison du traitement hydrothermique et de la digestion anaérobie récupère plus d’énergie provenant des déchets alimentaires en les transformant en deux produits : de l’huile et du biométhane. Cette combinaison est également plus efficace et plus rapide que la digestion anaérobie seule, a déclaré Roy Posmanik, l’auteur principal de l’étude, dans un communiqué de presse. « Nous parlons de quelques minutes avec la liquéfaction hydrothermique et quelques jours dans un digesteur anaérobie ».

Source: Posmanik R et al. Coupling hydrothermal liquefaction and anaerobic digestion for energy valorization from model biomass feedstocks. Bioresource Technology. 2017.

Image: jbloom, Flickr Creative Commons

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